Quel avenir pour la Belgique ?
Par Françoise TRICNONT-KEYSERS
Pendant de nombreux mois, les débats communautaires entre le Nord et le Sud ont empoisonné la vie politique belge ; la mise en place d’un gouvernement fédéral « intermédiaire » a d’ailleurs nécessité plus de 6 mois de discussions et de négociations….
Le sens du compromis à la belge n’était-il plus qu’un lointain souvenir ?
Devant cette dégradation des relations entre wallons et flamands, le groupe MR-IC d’Anthisnes, en collaboration avec les sections MR du Condroz, a décidé d’organiser une conférence-débat sur l’avenir de la Belgique le 1er février 2008 à Anthisnes.
L’orateur pour la circonstance était Rudy AERNOUDT, professeur d’université et auteur du livre « Flandre-Wallonie : je t’aime, moi non plus ».
Cet économiste connaît bien son sujet, il présente d’ailleurs la caractéristique unique d’avoir été successivement chef de cabinet des ministres de l’économie wallon, fédéral et flamand. De nombreux thèmes ont été abordés ; l’intérêt du public démontrait la pertinence d’une telle organisation.
Pourquoi les flamands ne veulent-ils plus cohabiter avec les wallons ?
Jusqu’où peut-on pousser la régionalisation ?
A qui profiterait le séparatisme ?
Monsieur AERNOUDT fait notamment remarquer :
- que les transferts financiers du nord vers le sud sont nettement moins importants que ne le prétendent les séparatistes flamands et que d’ailleurs à l’échelle européenne, ces transferts sont loin d’être disproportionnés ; la solidarité européenne subsistant de toute manière ;
- que les différences ne sont pas nécessairement régionales, mais bien sectorielles ;
- l’écart salarial de 2 à 3 % entre la Flandre et la Wallonie est anecdotique face à l’importance du différentiel de 8 à 10 % avec nos pays voisins ; les flamands et les wallons sont donc dans la même galère…
Monsieur AERNOUDT constate également que l’absence de rotation du pouvoir nuit au renouveau de l’économie wallonne. L’omniprésence d’un parti politique, comme c’est le cas en Wallonie, est dangereuse et, comme le rappelle l’orateur, « Le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument » (citation d’Alexis de Toqueville).
Cette soirée débat fut très enrichissante et a permis aux participants non seulement de s’exprimer, mais aussi de trouver des réponses aux questions qu’ils posaient ou se posaient…
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